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 LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES

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MessageSujet: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeLun 25 Sep - 11:30

ROBERT SURCOUF.

Citation :
Un récit parsemé de vérités mais aussi de beaucoup de légendes (allez savoir !). C'est normal pour un tel homme

.
CHAPITRE 1

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Portra10

(Or donc je suis né le 12 décembre 1773 à Saint Malo, fils de Charles Ange SURCOUF et de Rose Julienne TRUCHOT de la Chesnais.
De part ma mère je fus cousin de Duguay-Trouin ce qui peut aider en matière de navigation.
Ma famille établie à saint Malo depuis les années 1600, avait une grande expérience dans l’armement des navires.)

Ici démarre mon épopée...


Une partie de ma jeunesse est hérissée de coups pendables, par exemple le 17 février 1783, je sortis sen canot par une effroyable tempête, j'essayais de voguer à la rame, mais les éléments étaient trop important.
J’eus la chance que du haut de la tour Bidouane le Maître du port (Le Quellec) surveille la mer et avec sa longue vue me voit en train de me battre avec les éléments dans un malheureux canot et fit donc mettre une embarcation à ma rescousse et qui en profita aussi pour envoyer aussi prévenir mes parents. Loin d’être content je me débâtais comme un beau diable et j’injuriais les sauveteurs et notamment celui qui me ramenait sur ses épaules !


Mon père me dit alors dépité : quand je pense que ta mère voulait faire de toi un prêtre !

Après de longues discussions en famille, mes parents en désespoir de cause, suite à d’autres bêtises avec les chenapans du coin et un retour à la Drouainière où j'arrivais à la maison avec les vêtements en lambeaux décidèrent de m’envoyer chez les Jésuites à Dinan.
C'est là que je rencontrais pour la première fois Marie Catherine et dans quelle conditions !

Donc en partant chez les Jésuites à Dinan, toute la matinée la calèche roula sur les chemins défoncés de Terlahouet pour arriver à destination.

Mon arrivée chez le père Monnier, un gaillard capable de mâter les têtes plus dures, fut assez orageuse, il me signifia qu'il allait particulièrement s'occuper de moi…
De plus la première rencontre avec les autres élèves démarra par une bagarre pour la suprématie du pensionnat ! Je gagnais la prérogative de chef et après avoir reçu une volée de fouet, je me retrouvais illico au cachot !
J’en sortis et en plein hiver et je mordis le prêtre à la jambe et profitant d'un moment d'inattention, j'ouvris la fenêtre que j'enjambais et décidait de m’évader en sautant par la dite et ce sous la neige.

Mais dès que la nuit tomba, le froid aidant je m’évanouis dans la neige. Par chance des mareyeurs passant par là me voient évanoui dans la neige et sur le chemin quelqu’un me reconnait et me ramène chez mes parents morts d’inquiétude.
J'ai alors une fièvre infectieuse, j'ai failli y rester et mes parents me rapportèrent que j'avais déliré de nombreuses nuits. Selon toujours leurs dire il parait que je me suis débattu pendant de  longues semaines entre la vie et la mort.

En me réveillant j'ai supplié ma mère de ne plus me remettre au pensionnat et de me laisser être marin. Mon père accepta difficilement, mais me demande d'attendre mes 14 ans.

Vous avez compris, les études ne furent pas pour moi. Mon seul désir dès cet âge était d’embarquer et de prendre la mer.

En 1787 j’abandonnais donc l’école et m’embarquais sur le brick "le Héron" partant pour Cadix, comme apprenti navigant. Ce cabotage me donna définitivement le goût de l’aventure.
Pendant deux ans je naviguais entre les cotes Espagnoles et Françaises. Mais je ne rêvais que de voyages en terre lointaine.

J'embarquais alors sur un brick "l'Aurore" avec le capitaine Tardivet. J'avais 16 ans !
Après plusieurs tempêtes au passage du cap de bonne Espérance et en plus avec une traversée mouvementée, je suis arrivé, en rade de Pondichéry, le 8 septembre 1789 après 7 mois de mer.

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Sans_t22

Puis "l'Aurore" fit voile vers le Mozambique où elle embarqua une cargaison d'esclaves destinés aux plantations des Antilles.
Une tempête éclata et mis le voilier en détresse, j'essayais de sauver les esclaves, mais empoté par une lame je nageais vers la cote. Le brick est disparu englouti avec les esclaves.

Je retrouvais le capitaine Tardivet au Mozambique et montait comme officier sur le Saint-Antoine, brick qui faillit avoir le même sort que "l'Aurore", mais nous rejoignîmes Sumatra.

Pui je m’embarquais sur le courrier d’Afrique, puis sur la "Pervenche", et pendant un an je naviguais...


Mes premières échauffourées avec les Anglais furent bénéfiques. A l’ile de France, "la Cybelle", "le Jeant-Bart" et " la Prudente" mirent en fuite l’ennemi ayant pourtant deux vaisseaux de chacun 40 et 50 canons. Je mesurais alors l’avantage de devenir corsaire. 
C’était dit, je le deviendrai.

Mais apprenant les tragiques nouvelles de France Je rentrais chez moi avec la "Flute" vers Lorient le 8 janvier 1792. J'avais 19 ans et je regagnais Saint-Malo.

Durant les 6 mois suivants, je retrouvais mon amie d'enfance Marie Catherine Blaize de Maisonneuve devenue l'une des plus jolies filles de Saint-Malo.
Je fis part de mon désir de l'épouser à mon père, il organisât un rendez-vous,  mais son père n'était pas vraiment du même avis, me signifiant que j'étais jeune et pas très riche !.

C'est là que je lui promis de revenir riche et j'embarquais sur "le Navigateur" qui après une traversée périlleuse toucha l'Isle de Bourbon.……..




Citation :
J'ai fait appel pour m'aider à :
aux éditions Dupuis : Surcouf roi des Corsaires.
Editions PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
Editions Hachette : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
A.Editions GEDALGE : Surcouf.
Editions Phébus : Louis Garneray Corsaire de l République.
Editions Ivresse du Large : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
Editions Omnibus : Moi Garneray artiste et corsaire.

Chapitre 2 à écrire si cela vous intéresse....

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeMar 10 Oct - 18:39

ROBERT SURCOUF.
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servan, est un corsaire et un armateur français.

Citation :
Un récit parsemé de vérités qui l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.

CHAPITRE 2

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images34

Malgré les diverses réticences de toutes parts, le 13 aout 1792, (C'est ce jour là que j'ai dit à ma promise, que j'allais revenir riche.) j'embarquais sur le "Navigateur" qui après une traversée des plus périlleuse toucha l'Isle de Bourbon. Je quittais donc le dit navire (qui allait d'ailleurs être désarmé), pour chercher des navires plus rapides. 

Toutefois certains "biographes" nous disent que j'ai embarqué sur un brick destiné aux voyages pour Mozambique destiné à la traite… Je ne m'en souviens plus très bien…
(1)


Citation :
L'Angleterre, ayant déclaré la guerre à la France, s'empara de la ville de Toulon et se mit à faire la chasse aux navires Français. Compte de tenu de ce fait, je voulus naviguer à nouveau et signais pour un nouvel engagement à l'Isle de France comme second sur le "Santa-Cruz".

C'est à cette époque que se place l'épisode au cours duquel j'échappais à la mort. J'étais au plus mal avec le second, un Portugais du nom d'Edoro Barros.
Hors un jour, l'équipage obtient le droit de se baigner par mer calme au long du bord. Je pioche, remonte, puis coule, trahi par on ne sait quel malaise qui me paralyse totalement.
Les hommes s'en aperçoivent, se précipitent et me hissent tel un mort, m'étendent sur une cage à poules et s'évertuent à me donner des soins. Je reste inanimé, conscient, ne pouvant bouger, mais entendant tout ce qui se dit autour de moi !
Cet Edoro Barros s'évertuant alors à persuader les autres que je suis mort !
Celui-ci me fait transporter sur la lisse pour être jeter à la mer.
J'arrivais à bouger les lèvres pour indiquer aux hommes que je vivais encore.
Un homme d'équipage s'apercevant de cela me fait reposer de force et ils continuèrent à me remettre d'aplomb.

Deux heures plus tard je reprenais du service ! Nous arrivâmes à Mozambique et nous avons chargé une cargaison d'esclaves…
Il y eut une fièvre sur le navire. Le fameux Edoro Barros, attrapa cette fièvre et fut incapable d'assurer sa fonction.
J'assurais les deux postes et nous arrivâmes  à Port-Louis en Isle de France.
Là toujours ce fameux E.B. à l'article de la mort essaya de me tuer mais j'allais plus vite que luis et arrachais son pistolet. Le lendemain il trépassait.

Citation :
Les Iles de France et de Bourbon s'étant ralliées à la République Française après bien des tergiversations, les Anglais bloquèrent de ce fait les cotes ne permettant pas de s'approvisionner !


Le 1er Janvier 1794 j'étais sur le navire "La Nation" croisant depuis six mois dans la rade, rien à signaler d'important.

Le 9 Juillet 1994, le Gouverneur Malartic me donna un brevet d'Enseigne de Vaisseau non entretenu (c'est à dire que je ne gagnais rien)

En signant cette pièce, il a entre les mains mon acte de naissance, qui bizarrement, dit que je suis né le 12 décembre 1770, j'ai donc 24 ans !
Je vous fais grâce de la manière dont cela s'est passé car il y aurait au moins 3 pages pour l'expliquer.

Dès le 22 octobre 1794 je fus lieutenant de quelques petits vaisseaux comme l'Hirondelle", la "Cybèle" et la "Créole".

J'attendais mon tour en rongeant mon frein. Et un jour les armateurs Levaillant & Malroux me convoquèrent pour me proposer le commandement d'un joli petit trois mâts "l'Émilie".
Je vais de ce pas demander mes lettres de marque au gouverneur Malartic, et j'apprends de sa bouche qu'il n'arme plus en course. Il me confirme  alors que mon navire sera armé en défense mais pas en attaque ! Je fais mine de refuser le commandement mais en y réfléchissant je l'accepte !

L'Émilie est un joli petit 3 mats, comme je l'ai déjà dit, fait pour la course, de faible jauge (180 tonneaux) avec un faible équipage de 30 homme et 4 canons de 6.

Le 6 septembre 1795 je pars vers les Seychelles pour ramener quoi : des tortues, du maïs et du coton. Arrivé là bas  j'y embarque la cargaison et quelques marins.
Le 16 septembre 1795, mon Émilie est en rade de Sainte-Anne à Mahé. Et je dois lever l'ancre à cause de 2 navires anglais repérés qu'il m'importe d'éviter…


M'ayant repéré, ceux-ci forcent l'allure, alors je joue le tout pour le tout,
Moi à mon second :
"Traversons la passe et filons par l'autre issue"
Celui-ci me répond :
"Mais c'est une folie, la passe est truffée de récifs inconnus, un vrai suicide !".
Moi du tac au tac :
"Justement les goddams (2) n'oseront pas nous y suivre !".
Moi :
"Branle-bas d'appareillage, déferle partout à tribord amures, pas le temps de virer l'ancre coupez le câble !"(3).
La vigie crie :
"Captain les goddams culent !"(4).

Toutes voiles dehors, aidé par un matelot à cheval sur le beaupré, l'Émilie se fraye un chemin vers le large ! Et nous voilà en haute mer.

Après avoir subit une effroyable tempête l'Émilie est à bout de forces. Je ne suis pas vraiment content, mes hommes en ont marre. Après 120 jours de mer sans une prise et en plus le navire perd de la vitesse car la coque est revêtue d'algues et de coquillages ! Puis on manque d'eau et de vivres.

Là je reprends ma navigation Et je me délivre à moi-même ma "lettre de marque", car j'en ai pris mon parti je me fais corsaire, je sais que c'est à mes risques et périls.

Le premier navire que j'aperçois dans la pénombre est un grand 3 mâts qui ne peut transporter que de bonnes denrées, enfin je le pense.
J'attends l'obscurité et je l'aborde par surprise tous feux éteints et presque sans problème je l'enlève. C'est la Diana, elle transporte, je le saurais plus tard : 6000 balles de riz ! superbe pour l'Isle de France !.

En remontant vers les Indes, soudain la vigie crie :
"Alerte une voile par le travers à nous !".
Moi :
"La barre dessus ! Oh de la vigie, dis moi quel est ce citoyen !"
Je me dis que j'en ai marre de voir mes canons se rouiller alors qu'à l'Isle de France ils crèvent de faim. 
La vigie crie :
"Ho Captain c'est un 3 mâts anglais !".
Un goddam, mais il m'est interdit de l'attaquer en premier !
Le navire m'envoie un coup de semonce (pour connaître ma nationalité) !
Moi à l'équipage :
"Vous voyez l'anglais tire le premier, on va se défendre !"

Bien sûr pas de mauvaise fois ! J'envoie le pavillon tricolore et le pavillon Malouin. Et je tire 3 coups de canon et l'Anglais amène sas couleurs. Il se rend ! C'est le Pingouin.



Pavillon Français sous la Révolution
LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Drapeu11

Pavillon Malouin de Surcouf (en haut du grand mât)

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Pavill10
J'envoie sur le navire, quelques officiers et matelot pour le convoyer vers L'Isle de France.

*******


Citation :
(1) Des biographes disent qu'il embarqua comme second sur un brick destiné aux voyages de Mozambique pour la traite. La chose est vraisemblable, bien qu'on ne nous indique pas le nom de ce brick et que ledit embarquement ne figure pas sur l'état des services de Surcouf dressé par le chef d'administration du bureau des armements de l'Isle de France, à la date du 4 septembre 1796 (18 fructidor an IV). Or, l'on sait que ces documents sont établis à l'aide des renseignements fournis, aussi bien par l'intéressé ayant grand soin de ne rien oublier, que par les rôles d'équipage. Et, cependant, on nous donne de telles précisions sur son séjour à bord de ce bâtiment inconnu qu'on peut croire à leur véracité.
(2) Goddams signifiant « Dieu me damne », goddam étant la forme abrégée de God damn me, juron attesté.
(3) Déployer toutes les voiles , le vent venant de droite – virer = lever.
(4) les goddams culent : reculent leur ordre est "pare à virer masque partout" c'est-à-dire orienter les voiles à contre-sens pour freiner.

Citation :
J'ai fait appel pour m'aider à :
aux éditions Dupuis : Surcouf roi des Corsaires.
Editions PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
Editions Hachette : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
A.Editions GEDALGE : Surcouf.
Editions Phébus : Louis Garneray Corsaire de l République.
Editions Ivresse du Large : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
Editions Omnibus : Moi Garneray artiste et corsaire.


Chapitre 3 : A suivre le dernier exploit de l'Émilie lourdement handicapée remplacée après une superbe prise par le Cartier et la suite du récit.

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeLun 23 Oct - 15:38

Le bonjour vous va Tertous après avoir réécrit la partie disparue voici la suite...

ROBERT SURCOUF.

Citation :
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servan, Surcouf est un corsaire et un armateur français.
Citation :
Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.


CHAPITRE 3


LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Portra12


Citation :
Comme je l'ai écrit dans le chapitre 2, mais ce fut le dernier exploit de l’Émilie et non des moindres, car j’étais favorisé par des vents amis, et malgré la coque alourdie par de nombreux mois de navigation, j'ai eu de la chance !

C'est reparti !
La vigie cria :
"Alerte trois voiles dans le sud !"

Je vis alors au loin un brick pilote, je le rattrapais : c’était le Cartier accompagnant deux navires marchands sans doute chargés de riz, le Russel et le Sandbolasse, qui tout à coup tentèrent de gagner le Gange.

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Le_car11

Par bonheur ils étaient mal armés et n'essayèrent même pas de résister !
Aussitôt j'assurais mes couleurs d'un coup de canon afin qu'ils baissent leurs pavillons !

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images38

"sang bleu, trois d'un coup ! La chance est pour nous !
Croizet répond :
"Captain j'envoie à leur bord des équipages de prise ?"
Moi à la cantonade :
"He hé oh reluquez un peu le Cartier un fin voilier qui remplacerait bien ma pauvre Émilie !
Croizet répondit :
"Dame oh oui ce bateau remplacerait bien l'Émilie !
"C'est décidé, tu prends l'Émilie et tu prendras avec toi les prises jusqu'à l'Isle de France avec toute sa cargaison de riz !"
"Moi je récupère des canons et je prends le commandement du Cartier  !
Bien dans la cale il y a les prisonniers Anglais et je vogue vers Calcutta.
J'ai à nouveau de la chance et je rencontre alors le Calcutta, navire Anglais, chargé de riz et je m'en empare sans problème, encore du riz pour l'Isle de France.

Nous naviguions tous les deux quand la vigie me crie :
"navire en vue Captain, venant sud sud-est !"
"Gros ?"
"Très gros !"
"On attaque mais c'est un vrai suicide !"
"Les prises seront plus fortes !"

Le Cartier court vers ce superbe trois mats Anglais. (1)

"Je vois qu'il va beaucoup plus vite que nous !"
Dis-je énervé !
"Kernau allez hisse le drapeau Anglais et toi Bertaux prend des hommes de la Diana !"
Sa réponse pleine arrive immédiatement !
"Même comme ça on ne sera que 23 !"
Et l'union Jack et la flamme des pilotes montent au mât du Cartier.
Le navire porte le nom de Triton.
Fuir? Impossible maintenant ; pourtant, livrer combat en tel état d'infériorité confine au suicide, à moins que... à moins que l'audace, la rapidité et... la chance ne me favorise...
Car il n'y a plus de doute, en cet instant, je suis vraiment l'agresseur.
Je continue, cependant, ma manœuvre d'approche. La distance diminue. L'équipage rassemblé, mis au courant de la situation, de son alternative et de ses dangers, est unanime ; il faut attaquer, vaincre ou mourir. C'est décidé, on attaquera à vingt-trois contre cent cinquante au moins, avec quatre canons contre vingt-six !

Les Anglais ont du penser que nous leurs amenions du courrier et mettent en panne.
Je m'aperçois de ma bêtise et je dois de prévenir mes homme.
"Camarades on s'est fourré dans un sacré pétrin, on est peu mais allons nous croupir sur les pontons !"
"On le prendra ou on mourra !"
"Alors branlebas de combat !"

N'apparaissent alors sur le pavois que moi et un homme, lorsqu'ils sont suffisamment rapprochés J'amène le pavillon anglais et monte le pavillon Français !
Sur l'anglais la surprise est totale ! ils prennent alors position mais trop tard. Le Cartier aborde le Triton ! C'est l'abordage !

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images38

Mes hommes et moi arrivons sur le navire et nous y prenons pied juste au moment où le capitaine, Philipp Burngyeat, sort de sa cabine avec ses armes. Il n'a pas le temps de s'en servir que je le tue d'un coup de fusil.

"Hardi les gars ils sont à nous ils n'ont plus de capitaine !"

Mais dans la hune de misaine du Triton un gabier fait des sienne ! Je lève la tête vers lui et toujours armé de mon fusil de chasse à deux coups je l'abats !

Restés seuls sur le Cartier le chirurgien et le cuisinier aident de leur mieux mes camarades. Et brusquement ils entendirent du bruit venant de la cale et crient :

"les prisonniers anglais se révoltent ! Ils ont pratiqué un trou dans le pont"!

Mais nos deux compères ont vite fait de les renvoyer dans leur trou !

Pendant ce temps nous sommes maitres du pont car les anglais se sont réfugiés, puis barricadés dans l'entrepont.

Je crie alors :
"Allez Malouins aux écoutilles !"

Les Anglais sachant les Français sur le pont chargent un canon à boulet ramé (2).

j'ai vite fait avec mes hommes pour ouvrir la grande écoutille et nous leur balançons une volée de balles et de grenades !
Pris de panique les anglais reculent et hissent le drapeau blanc !

"Inouï les gars on a gagné !"

L'anglais me dit vous tenez à notre merci nous nous rendons.
Immédiatement le pavillon Anglais est amené et remplacé par le pavillon Français et le pavillon Malouin.
Je me pose alors cette question : que faire des prisonniers dont le nombre est vraiment énorme ?
Une partie viendra  sur le Cartier, l'autre sera embarquée sur la Diana.

Je vois qu'il va être impossible de garder cette foule.
"Appelle moi l'ancien capitaine du Triton !"
Un peu plus tard :
"Captain j'ai trop peu de marins pour toutes mes prises

Pour cette prise de la nuit précédente, je m'entend avec le capitaine Tapson. Celui-ci consent à me payer une rançon de 30 000 roupies (environ 75 000 francs)
Celui-ci me signe le billet de rançon, et le navire acquiert ainsi le droit de se diriger sur sa destination avec les prisonniers du Triton.
Les passagère et passagers sont traités avec égards ; ils emportent effets, bijoux et argent.

Je rejoignais l'Isle France, tout en ignorant la colère des anglais et ma mise à prix !

Alors que là-bas je le suis plus tard, c'était l'effervescence !
Quand un homme signala qu'à la longue vue il voyait un navire à forme anglais !
Tous se demandèrent ce qui arrivait, je ne sais comment ils ont vu que je battais pavillon Français et encore moins que le pavillon anglais trainait derrière la poupe...

Enfin j'arrivais et fut porté en triomphe et un peu plus tard je rencontrais mes armateurs.
"Maintenant il faut aller au tribunal des prises !" (4)
Me dirent ils.
" Nous irons demain !"

Le lendemain nous allions au dit tribunal. Là nous exposâmes nos doléances. Les signes semblaient très mauvais trop de temps pour délibérer !
"Les voici qui reviennent !"
Dis-je à mes amis écoutons la décision :


le Russel, le Bambolasse, le pingouin et le Triton capturés par Surcouf naviguant sous pavillon Anglais et appartenant à des commerçants Anglais...Attendu que l'Angleterre est actuellement en guerre avec notre pays... Ces vaisseaux sont déclarés "Bonne prise" !>.
Je les remerciais (trop vite) !


Énorme manifestation de la part de la salle mais le tribunal reste sur ses positions ! Quatre mois ont passé, et la discussion tournait court entre nous !

"Eh bien j'irai à Paris demander justice au Directoire !"

Deux semaines plus tard, Je partais sur un navire Génois qui cinglait vers Cadix, emportant une pétition signée par toute l'Isle.
J'arrivais sans encombre malgré les navires anglais en décembre 1796, j'y pris immédiatement la direction de Paris.
Arrivé je me rendis immédiatement chez le meilleur avocat de Paris avec qui je préparais ma doléance.
Tandis que mon avocat entamait la procédure, je filais vers Saint-Malo et tombait dans les bras des miens.
Mes parent très heureux me félicitèrent de mes exploits et je leur parlais aussitôt de Manon, ils me dirent que j'avais un rendez-vous le lendemain avec son père qui me reçut chaleureusement et accepta notre mariage.



Ma chance me sert encore. Qu'on en juge :


Le Directoire m'alloue une indemnité de 1.700.livres tournois. (5) Mais je me contente du tiers vues les finances de la République.>
Mais je n'en pris que le tiers.


La garde du corps législatif est sous les armes. Huit cents grenadiers, répartis dans les diverses avenues du jardin, vivement ramenés au pont Tournant, se rallient à Augereau, leur demandant "s'ils sont républicains".
Le général se fait alors ouvrir la grille, et arrête Pichegru >! (6)

Mais ce n'est pas terminé car quelques jours plus tard, un armateur frappe aux portes de la Drouainière et demande à me voir.

"Capitaine Surcouf j'arme un corsaire la Clarisse : 14 canons, 140 matelots, tous Malouins et Nantais, je vous propose de le commander !"
Je luis réponds :
"Désolé je vais me marier ! Je me range !".
"Je vous donne 15 jours pour réfléchir !".
"Qui sait qui sait..".[/b



Me dit-il en repartant...

On vient alors m'annoncer que Bonaparte vient d'enlever Malte et que sa flotte vogue vers l'Égypte...Je fais alors aussitôt demi-tour, rappelle Monsieur Gosselin et lui confirme que je vais commander la Clarisse !
Deux semaines plus tard j'annonce à Manon que je pars et elle me confirme qu'elle m'attendra !

Au mois d'Août après 14 mois passés à Saint-Malo je lève l'ancre quittant la rade de Paimboeuf avec la Clarisse un joli trois mâts en  direction les Indes.
 

(1) C'est un navire de la compagnie des indes, il porte 26 canons, plusieurs caronades sur les gaillards et 150 à 200 hommes d'équipage et que des blancs... (là les récits divergent sur le Nombre d'hommes.).
(2) Boulets ramés sont deux boulets réunis par une chaîne.
(3) Sans être sûr je jouais sur la parole d'un officier anglais...
(4) Le Conseil des prises (ou Conseil des prises maritimes) est une juridiction Française spécialisée, chargée de statuer d'office sur la validité de toutes les prises maritimes en temps de guerre. Autrement dit, le Conseil statue sur la capture des navires et cargaisons appartenant aux ennemis. Cette juridiction était auparavant connue sous le nom de Tribunal des prises"
(5 Théoriquement, la Livre Tournois est représentée par 4,50516 grammes d'Argent, le Franc défini le 28 Th. An III par 4,50 grammes d'argent fin (wikipedia).
(6)Général français (Arbois 1761-Paris 1804). Il commanda l'armée du Rhin (1793) puis celle du Nord et des Ardennes (1794) et conquit les Pays-Bas (janvier 1795).  (wikipedia).


J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
PHÉBUS : Louis Garneray Corsaire de l République.
IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.

En attendant la suite...

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeVen 27 Oct - 17:20

ROBERT SURCOUF.

Citation :
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servant, est un corsaire et un armateur français.
Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.



Chapitre 4

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images40


La Clarisse était un trois mât fin et racé prévu pour la course, armé de 14 canons de 12 et dix 8.


Je quittais la rade de Paimboeuf sur la Loire depuis la fin de juillet. Je l'ai passée de nuit, à travers les navires anglais.


Elle se comporte admirablement bien. C'est un beau trois-mâts de forme rase, rapide, souple, superbement aménagé, dont je suis très fier, car j'aime mes aises, et lorsque je circule sur le pont briqué, parmi les agrès et les cuivres rutilants, j'éprouve une joyeuse fierté à commander un si beau navire et si obéissant.


Son équipage est de choix ; cent quarante marins, Malouins et Nantais pour la plupart : une élite. A l'état-major, deux lieutenants connus sur toute la côte bretonne : Dujardin, de Cancale, et Harel. Comme second : Nicolas Surcouf, mon frère de trois années mon aîné.
Je ne pouvait avoir meilleur second que mon frère, titulaire de cinquante-six mois de navigation sur des bâtiments particuliers naviguant dans les rudes mers du Nord, quarante mois à l'État, ayant combattu les Anglais et nourrissant à leur égard un solide désir de vengeance.

Avec ses cent quarante hommes d'équipage, marins éprouvés, ses trois officiers réputés pour leur expérience de la mer et leur bravoure,

Trois semaines après mon départ de Paimbœuf, je coupais l'équateur.
mon frère Nicolas eut droit au baptême de Neptune, il rouspéta mais je lui répliquais que c'était la tradition !(1)

Mais la fête tourna court car la vigie nous interrompit en criant :


"Alerte, un navire dans le sud droit devant nous !".
"Tonnerre, finit de s'amuser à vos postes on ne sait jamais ce pourrait être un anglais !"

En effet c'était un grand trois-mâts anglais armé de 22 canons  nommé "Soldier" !

Je l'attaquais aussitôt !
Un combat difficile d'artillerie où, cependant, la Clarisse, basse sur l'eau, esquivait les coups de son adversaire qui, au contraire, recevait en plein ceux que je lui envoyais.
Mais je ne sous-estimais pas mon infériorité quant à l'artillerie ; et je ne songe qu'à l'abordage et je manœuvre en conséquence.
Je tenais à la main mon fusil à deux coups modèle 1777, à canon scié baptisé "Foudroyant".
J'abattais alors un jeune matelot anglais qui, à cheval sur une pièce de XI qu'il chargeait de l'extérieur, tomba de son long sur la volée. Il s'y cramponnait de ses deux bras, les jambes croisées en tournant sous la pièce, jusqu'au moment où, la mort le prenant, ses yeux rencontrèrent les miens... puis il se détacha et tomba à la mer et disparut...
Je garde encore l'impression de ce regard du mourant ; elle me suivra tout au long de ma vie, avec un immense regret.
Mais, au moment où je visais aussi le capitaine ennemi, d'un sabord, un coup partit d'une carabine : la balle effleura mon nez et je tombais à la renverse et restais sans connaissance pendant quelques minutes !
Les hommes me croyant mortellement blessé, s'empressèrent autour de moi, lorsque, reprenant mes sens, je me dressais sur les genoux et revoyant le capitaine donnant des ordres.
Saisissant "Foudroyant", je tirais le 2è coup et ma balle frappa l'officier anglais en plein cœur.


L'équipage ennemi, privé de son chef fut désemparé et ralentit son feu à cet instant je pus l'aborder !

Mes hommes s'écrièrent :
"Attention ils veulent filer !"


Mais s'apercevant qu'ils ne pourront le faire ils armèrent deux canons à boulets ramés !
Il visèrent ma mâture,
mais déjà la Clarisse élonge le trois mâts, les grappins vont s'abattre sur la lisse.

Mes hommes et moi sommes prêts à passer à l'abordage quand soudain l'anglais tire et dans un bruit épouvantable fauche le petit hunier, brisant mon élan et l'anglais en profita pour fuire honteusement.


"Enfer ils nous échappent !"
Rugit Nicolas.
"Lâches poursuivons les !"
"Pas la peine (répliquais je) avec notre gréement démoli, inutile. Déblayons le pont et réparons le mât !"


Après plusieurs de travail, la voilure rétablie ma Clarisse reprend la route.

Quelques jours plus tard nous croisons, un matin, sur le travers du cap de bonne espérance un brick.


"Alerte un brick dans l'est sur la même route que nous !"
"Tout le monde sur le pont, branle bas de combat !"


Je rejoignis le brick inconnu, envoyais un coup de semonce, il hissa son pavillon c'est un anglais, il ne résistait pas nous l'avons enlevé !
Nicolas crie :
"Ils se rendent victoire !"
Je dis à Dujardin :
"Prend 12 hommes et va vers le bateau, arraisonne le, maitrise l'ancien capitaine et l'équipage et va le vendre à Port Louis !"
Il le vendra 400.000 francs.

Mais nous essuyions tempêtes sur tempêtes, nous louvoyions en vain dans les parages du cap,  j'espérais alors l'anglais, qui, prévenu qu'un corsaire était dans les parages, ce qui a fait que je n'en vie aucun...
Je décidais de regagner Port-Louis, ayant forcé le barrage, j'y arrivais le 5 décembre 1798.

De longues semaines m'attendaient,  qui me parurent longues mais très longues, pour remettre la Clarisse en état.
Chaque jour, je venais à bord du navire, pressant les travaux qui, à mon gré, n'allaient jamais assez vite.
Je vis aussi assez souvent MM. Le Vaillant et Malroux, mes armateurs, je leur racontais toutes les aventures qui m'étaient arrivées au cours de mon long séjour et à Saint-Malo et à Paris, et de leur parler longuement aussi de M. Pérignon et de son dévouement à leur cause.


Je rendais visite au gouverneur Malartic, c'est ce jour là que je présentais mon frère Nicolas.



Pour la petite histoire : lors de notre visite, celui-ci était donc en présence de deux fils d'une même mère et qui, bien que non jumeaux, étaient cependant nés tous deux officiellement en 1770 et à cinq mois d'intervalle ! Si bien que, si Malartic s'était souvenu qu'il avait signé ma nomination, sur le vu de mon acte de baptême, j'avait déjà, en 1794, le même âge qu'aujourd'hui. La supercherie lui eut elle apparue, je ne l'ai jamais su !



Citation :
Mais le général avait bien d'autres chats à fouetter. L'île avait de gros problèmes :
- des fortunes perturbées par le papier-monnaie en pleine chute.
- des colons endettés par le cours de la piastre qui, de 110 sols qu'elle valait, avait atteint  le cours de 10.000 livres papie.
- le louis d'or valant 44.000 livres, soit quatre fois plus qu'en France.
De plus la population était en pleine effervescence par suite des événements politiques.
A a la Réunion, Malartic a été forcé d'intervenir, car le président de l'Assemblée Coloniale, M. de Villèle (le futur ministre), a crié : "Vive le Roi !"...

Compte tenu de ce qui arrivait, je pensais qu'il était temps que nous  mettions les voile et la voile pour une nouvelle et fructueuse campagne.
Enfin, vers la fin de janvier 1799, la Clarisse, remise en état, je quittais l'Isle de France, me dirigeant vers le Nord.
Mais un brusque changement de brise obligea mon navire à passer non loin de l'île du Sable, écueil malheureusement célèbre dans les annales de la marine.










(1)Jadis, lorsqu'un vaisseau passait d'un hémisphère à l'autre, tous ceux qui, à son bord, franchissaient pour la première fois la ligne de l'équateur, recevaient en grande pompe le "baptême de la ligne"
Le baptême" était présidé par le doyen des marins, déguisé en "Père Neptune" et flanqué d'une suite imposante. Capturés après une bataille épique, les "bleus" étalent soumis à un interrogatoire et à une série d'épreuves grotesques avant d'être barbouillés de goudron ou de peinture et d'être précipités dans une énorme baille, remplie d'eau de mer. Rhum et tafia coulaient ensuite à flots. Au cours de la cérémonie, les officiers du bord abandonnaient pratiquement te commandement à "Neptune", qui était censé avoir droit de vie et de mort sur tout navire franchissant l'équateur. (Dupuis)
J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
PHÉBUS : Louis Garneray Corsaire de l République.
IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.


Chapitre5 : A suivre les exploits de la "Clarisse. on évoquera rapidement l'épisose de la Sybille qui sera évoquée dans le chapitre 6 !
Mais ça c'est une autre histoire !..

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeLun 20 Nov - 13:00

ROBERT SURCOUF.


Citation :
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servant, est un corsaire et un armateur français.
Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.


Chapitre 5

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Images41
ses pistolets d'ailleurs volés au musée Quic en Groigne


Citation :
Avant de commencer un nouveau chapitre je viens de me souvenir d'un épisode qui m'est arrivé,
-toujours ma mettre en valeur- En effet durant la période de radoub de la "Clarisse", je trouvais le temps long et un jour que je me promenais dans les rues de Port-Louis lorsque j'entendis des appels au secours criés par des gens affolés, en effets des chevaux emballés se ruaient  sur un pauvre "nègre" qui allait se faire piétiner. Il était perdu à moins que ...Je me ruais alors au devant des chevaux, d'un bon je me jette aux naseau des chevaux et de toute ma force, je matais les bêtes qui se figèrent tremblantes et écumantes à deux pas du noir qui était sauvé.
Si je parle de cet épisode c'est que cet homme devint mon serviteur jusqu'à sa mort.


Hors donc la "Clarisse" ayant repris la mer, et toujours d'effroyables grains nous assaillent tandis que nous remontons  vers l'archipel Malais.
Nous n'avions pas vu d'éclaircie de puis plus d'une semaine, nous étions trempés jusqu'au os !

Je décidais donc de nous réfugier dans le port de Sonson.
Où devant le port, deux très grands bâtiments chargeant du poivre. je viens alors sans m'émouvoir, mouiller tout près d'eux et leur envoie le feu de mes batteries !
Le duel d'artillerie commence, à la satisfaction des indigènes admirant le spectacle. C'est alors qu'impatiens je lance mon frère Nicolas, avec quarante hommes, à l'assaut du plus grand navire en l'abordant avec nos canots.
Une opération délicate et aventureuse, mais bien menée par Nicolas, très rapide dans son action. L'adversaire ne tire plus et amène ses couleurs ; ce que voyant, son compagnon largue ses amarres et tente de s'échapper, poursuivi par les embarcations montées par l'équipe de Nicolas. Il est rejoint et ramené auprès de mois. Tout cela coûte cher à la "Clarisse" ; beaucoup plus cher que si l'abordage avait été possible, et le me résigne à mener ses deux prises à l'Isle de France, où je réparera mon navire.
J'aborde Port-Louis dans le courant de juin où je fais réparer mon navire, après quoi nous repartons.

Cette première et favorable campagne sera le prélude de celle qui va s'ouvrir le 16 août 1799.

En effet chargé par le gouverneur Malartic de porter des documents au général Magallon, commandant à Bourbon, je remplis cette mission, non sans risque, du fait de l'erreur des artilleurs de la pointe des Jardins nous prenant pour un ennemi. Puis, doublant l'île par l'est, l'équipage assiste, avec une sorte de crainte superstitieuse, à l'éruption du volcan, dont il ne cesse de voir les lueurs fulgurantes qu'à trente lieues de là.
Le navire voguait alors vers l'ile de la Sonde où nous allions aller faire l'eau et quelque vivres. Nous mouillions donc à l'ile de Cantaye. Je fis descendre deux canots, vingt hommes et des barrique et je les accompagnais armé de mon "foudroyant"...
L'ile semblait inhabitée, nous trouvâmes une source pour remplir les barriques et faire une provision de bois. et j'en profitais pendant ce temps pour tuer quelques oiseaux.
Nous nous apprêtions à repartir quand je m'aperçus que nous n'étions pas seul !
Car un cri déchira le silence !
Je criais alors à mes gars car et nous n'avions pas une arme (la mienne étant vide : le repas !).

"les sauvages sont plus nombreux que nous alors, attention !".


Je vis parmi eux celui qui me paraissait être le chef, il me regardait fixement pendant que j'essayais de converser avec lui, mais rien, il regardait mon foulard rouge, je luis donnais, il avait l'air très heureux et ne cessait d'éructer !
Nous en profitâmes alors pour retourner discrètement au canot, nous arrivâmes sans problème aux canots, embarquâmes les barriques et essayâmes de partir le plus vite possible, quand ils nous envoyèrent une volée de lances qui par bonheur ne nous touchèrent pas.
Arrivés à bord Nicola dit soulagé :

"ouf, j'ai eu peur pour vous ! Pas de blessé !".

Je criais alors pour détendre l'atmosphère en arrivant à bord :

"Aucun, ils tirent encore plus mal que les Anglais !".

La "Clarisse" reprit sa route vers le détroit de la Sonde toute voiles dehors. quatre jours se passèrent quand un matin la vigie cria :

"oh la dunette,  un navire à bâbord !".
"La barre dessus, branlebas de combat ! Eric vois-tu so pavillon ?".

"Oui captain, c'est un neutre, un Danois, d'ailleurs il navigue pour nous éviter, mettez la barre à Bâbord toute !".

La barre à bâbord toute et la "Clarisse" se jette en travers du Danois.

"De toute façon si c'est un neutre il n'a rien à craindre ! hum c'est bizarre il fuit, allons voir de plus près !".
"Cantonniers feu au moindre geste, Le Cardiff prend vingt et suis moi, nous allons le fouiller de fond en comble !".

Peux de temps après, arrivés sur le pont le Danois me dit :

"Vous n'avez pas le droit, je suis neutre et mes papiers sont en règle !".

Je lui réponds :

"Oui mais vous pouvez transporter des marchandises interdites alors nous allons de fouiller !".
"Bien, comme vous voulez mais vous ne trouverez rien !", répondit-il.
"Au travail les gras !".

Après une fouille en règle où nous ne trouvions rien.

"Eh bien Capitaine nous nous retirons et nous excusons !".

Mais tout de même nous avion été intrigué car il transportait assez de barils d'eau pour faire le tour du monde ! Bizarre (vous avez dit bizarre, comme c'est étrange...).
Je m'apprêtais donc à ouvrir un baril avec ma hachette quand soudain le Danois sortit un pistolet de derrière son dos en me menaçant !

"Le Gall explique à ce monsieur que j'ai soif !".

D'un violent coup de coude le Gall lui expliqua combien j'avais soif !

"Alors Captain plus d'objection maintenant !".

Je plantais une hachette dans le baril et fus asphyxié par le poivre indien ! Je répliquais aussitôt :

"Ton compte est bon, transport de marchandises anglaises en contrebande, tu es mon prisonnier et je confisque ton navire !".

Il eut beau se démener comme un beau diable, désignais alors le Lieutenant Arnaud pour amener avec dix hommes le navire à Port-Louis.
Je voguais alors ver Sumatra quand 3 jours après le 4 octobre 1799, c'est un .Portugais :" Nostra signora de la Conception", qu'on enlève sans coup férir et dont Dujardin prit le commandement pour le conduire aussi à Port-Louis avec son chargement de pièces d'argent d'une valeur totale de 116.000 piastres.
Un mois plus tard, vers le golfe du Bengale, mon lieu de prédilection et mon meilleur fournisseur de prises, c'est un trois-mâts chargé de sel qui suit, vers l'Isle de France, le même chemin que le Portugais.
Novembre arrive qui trouve la "Clarisse" dans le golfe même où je compte opérer fructueusement!
Je découvre un trois-mâts anglais : "l'Auspicious", qui, malgré ses vingt canons, fuit, se laisse gagner de vitesse et se rend. Ce fut le lieutenant Harel qui le conduit à l'Isle de France, où sa cargaison est vendue plus d'un million.
Le 17, je rencontrais un corsaire français "Jean Dutertre", qui commandait le "Malartic", de Lorient.
Etant liés par l'amitié, avons déjeuné ensemble , avons bu de très bons vins dont le fumet capiteux nous fut bientôt monté à la tête. Ce qui devait arriver arriva !
Dutertre, que les libations ne poussaient pas à la bonne humeur, s'enragea du fait que je veuille répondre par des cadeaux à ceux qu'il me faisait. Nous nous sommes excités l'un et l'autre et bientôt nous menacions !
Nous jurions encore de régler ailleurs nos querelles, quand nos deux bâtiments s'éloignèrent et se perdirent de vue. Fâcheuse diversion à une longue et pénible navigation.

En décembre, deux Danois visités sont reconnus en règle et relâchés.
Deux semaines passent et ayant traversé le golfe du Bengale, la "Clarisse", croise les côtes d'Orixa. Quand le 30 décembre 1799.....

J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
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HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
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IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.

Chapitre6 : A suivre d'autres exploits de la "Clarisse". Mais ça c'est une autre histoire !..

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeMar 5 Déc - 13:35

Le bonjour vous va Tertous,

ROBERT SURCOUF.


Citation :
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servant, est un corsaire et un armateur français.
Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.



Chapitre 6 LA SYBILLE


LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Tablea11



Voici un épisode connu de la vie  Surcouf, quand je dis connu en effet, c'est aussi parce qu'il a été repris dans un passage du film "Masters et commanders", de l'autre coté du monde !
Synopsis du film : 1805, durant les guerres napoléoniennes, le HMS Surprise, vaisseau de la Royal Navy, commandé par le capitaine Jack Aubrey — dit Jack la Chance —, se lance à la poursuite du vaisseau français Acheron à travers l'océan Pacifique, affrontant notamment le cap Horn. Se déroule alors un véritable jeu de chasse entre les deux navires ennemis, qui doivent par ailleurs affronter une mer capricieuse.
******

Revenons à moi Surcouf !

Hors donc deux semaines ayant passées depuis le dernier chapitre, ayant traversé le golfe de Bengale et longeant les cotes d'Orixa, le 30 décembre 1799, quanta la nuit tombante...

"Alerte un grand trois mâts au vent !".
"Barre dessus ! Branlebas de combat ! tout le monde en haut !".

Aussitôt la Clarisse se couvre de toile et appuie la chasse vers le vaisseau inconnu, déjà elle le rattrape dan un cri venant des hunes :

"Alerte une seconde voile sous le vent, et à contrebord !".
Moi :
"Oh tache voir à identifier ses couleurs !

Le doute m'habite alors et je montais à la hune du grand mât !

"Ma doué, mais c'est un navire énorme, rapide, il vient droit vers nous,  mais c'est UNE FRÉGATE ANGLAISE !".
Nicolas réplique affolé :
"TONNERRE, inutile de lutter avec ce marchand de boulets, il faut fuir ou nous sommes perdus !".
je crie !
"La barre sous le vent, hissez toute la toile, tirez le vergues mobiles et les bonnettes et hissez les civadières !".
Notre formidable adversaire n'est plus qu'à deux portées de canon !
"Diable, si nous n'augmentons pas la vitesse nous irons pourrir sur les pontons !".
"Eh oui Robert et avec cette nuit claire qui n'arrange pas les choses, on n'arrivera pas à les semer ! C'est un navire de guerre mais lequel ?".
Nicolas :
"D'après le signalement des instructions nautique cela semble être la Sybille une frégate de 56 canons et de 655 hommes d'équipage ! avec nos canons nous ne sommes pas gras !".
En effet bien que ma Clarisse se soit couverte de toutes ses voiles à faire craquer ses mâts, la frégate se rapproche petit à petit de nous et bientôt ce en sera terminé.
Moi :
"Passez tout le matériel inutile par dessus bord, nous gagnerons un peu de vitesse !".
Le Gall répond :
"Pas toujours pas assez le goton va plus vite que nous !".
Réfléchir vite c'est nécessaire...Mais j'ai brusquement une idée !
"Décoincez les mâts, larguez les génopes des haubans, videz les pièces d'eau avant et arrière, jetez à la mer les mâts de rechange !".(1)
Nicolas me cria.
"Arrête Robert tu compromets le bateau !".
Moi :
"Tant pis faut d'abord gagner de la vitesse, donc gagner du poids, après on verra !".
Nicolas :
"Espérons que cela suffira et que la Clarisse ne se brisera pas avant !.
Mais il fallait gagner encore du poids. :
"Mais j'y pense, jetez les 8 plus gros canons à la mer et vite !".
Nicolas :
"QUOI......!".
Le résultat est que ma Clarisse a été allégée, elle craquait de partout, prête à chavirer . Elle court sur la vague et distance petit à petit la Frégate.

A bord c'est la joie, mais le goton continue sa poursuite et ça ne peut pas durer comme cela, pensais-je.
Au crépuscule, la Sybille regagne même du terrain...Puis la nuit vient ,une nuit de sang d'encre, sans une seule étoile.
Nicolas me glisse à l'oreille :
"La Clarisse craque de toutes part et les feux de la Sybille se rapprochent de plus en plus."
Moi : :
"Tiens cela me fait penser qu'il faut que j'allume le fanal !".
Nicolas :
"Hein ! Tu es fou tu vas faire repérer avec la lumière du fanal !".
Moi :
"Justement, fait mettre un canot à la mer, coince le près du bord et fait lui mettre le mât !".
Lui :
"Un canot en pleine marche mais tu es fou !".
Quelques instants plus tard :
"Captain le canot est prêt !".
Nicolas :
"Je comprends de moins en moins...".
Moi  à Le Gall :
"Ah au fait met un gros fanal au sommet du mât, tu l'allumeras et vous en même temps éteignez le grand fanal, à mon commandement ATTENTION au même moment allez-y !".
Moi :
"A tribord amures, la barre à bâbord toutes, vire de 90° dans l'est !".
Nicolas :
"Hardi les gars!... les gotons arrivent rapidement !".
Moi à Nicolas :
"Tu as enfin compris, les gotons vont suivre notre fanal, enfin celui du canot, et quand ils s'en apercevront nous seront loin très loin !".

"En effet au matin grace à Dieu l'horizon était désert..."

Je me suis toujours demandé quelle a été leur réaction en s'apercevant qu'ils ont été berné !


Voilà l'histoire de l'affaire de la Sybille ! dans ses menus détails ! Et qui a servi de trame au film !
A noter que l'on trouve sur Wiki la Sybille écrit comme cela SIBYLLE voilà...


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OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.

Chapitre 7 : A suivre d'autres exploits où l'on évoquera les derniers combats de la clarisse avant ma célèbre Confiance !
Mais ça c'est une autre histoire !..


(1) les manœuvrées commandées par Surcouf n'étaient exécutées qu'à bout de ressource.

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeMar 5 Déc - 17:30

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES 2836277952 michel, merci, c'est très intéressant impec
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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeMer 6 Déc - 17:51

Bonsoir mon bon Mike
merci pour cette mine d'info sur Surcouf
Bisous lolo

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeLun 15 Jan - 14:22

Le bonjour vous va Tertous,
 

ROBERT SURCOUF.
 
 
 
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 Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.
Il est évident que je suis au courant de la déviance coupable de cet homme au sujet de la traite des noirs, qu'elle est réelle, mais que j'ai préféré ne pas en parler d'autres l'ayant fait avant moi. C'est un choix il est discutable mais c'est le mien. j'ai plutôt fait un récit, comme je l'ai vécu dans mon enfance. 
J'ai d'ailleurs publié à la suite de la publication d'Andy un commentaire d'une personne que je connais à ce sujet.
 
 
Chapitre 7
 
 
 
LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Surcou12

 
Nous passons 1800.
 
Ayant réussi à perdre de vue la Sybille, je continuais à naviguer devant un horizon vide, mais vraiment vide ! Et donc ayant remis en état avec les moyens du bord, la Clarisse a repris sa "croisière".
 
Le 1er Janvier je rencontrais un bâtiment chargé de riz, puissamment armé. sa supériorité était indéniable, compte tenu qu'il ne me restais pour tout et pour tout que 6 canons !
Pourtant je voulais prendre ma revanche sur la Sybille et oui j'attaquais !
Sa réponse fut surprenante et très molle - il semblait décontenancé – sans résistance il amenait son pavillon...
Un second le conduisit à l'Isle de France.
 
le 4 janvier, à l'aube, je fus réveillé en sursaut, et là je passe à l'indicatif...
 
"Vite debout Captain, la vigie signale deux gros rois mats navigant dans l'est !"
"Voilà un joyeux réveil ! droit sur eux et Branlebas de combat !

Nicolas :
"Que quoi qu'est-ce qui se passe ? Tu veux attaquer deux gros trois mats avec un bateau en mauvais état, 6 canons et 80 matelots !"
Moi :
"Rabat joie, quand tu seras levé tout sera fini !"

Je prends ma longue vue et je m'aperçois que ce sont des Américains et ils sont alliés à l'Angleterre.
Ce sont le Louisia et le Mercury.
 
"Formidable  on les attaque !"
"Beaupré sur poupe, parés pour le combat !
 
En effet les Américains m'attendent sur leur poupe de pied ferme ! Je constate, si besoin était que leur artillerie est trop imposante, donc une seule solution : l'abordage !
 
Arborant toutes mes couleurs, focs et basses voiles carguées je me laisse porter sur l'arrière de la Louisia pour l'aborder par bâbord quand une terrible bordée frôle ma mature !
Du coup je riposte des 3 seuls canons de tribord !
 
Nicolas :
"mais il va nous pulvériser !".
Moi  au porte voix :
"Oh de la barre ! gouverne pour te ranger bord à bord sur son tribord !".

Malgré les trombes de feu nous continuons bord à bord.
 

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Attaqu11
 
 
Tout d'un coup l'autre bateau, le Mercury, vire à bâbord pour me coincer entre deux feux, en même temps qu'il me fait cela il me lâche une bordée de ses 8 canons, qui me loupe de peu !
Par contre il nous enfume complètement et nous aveugle !
 
C'est bien ce qu'espérait le Capitaine du Louisia et en plus en faisant bâbord toutes il se met en travers de notre route et me présente l'étrave, du coup ce qui devait arriver arriva : un énorme craquement de bois cassé du coup mon beaupré s'incruste dans sa coque et brise ses haubans de misaine...
 
Je choisis ce moment ! (1)
"camarades voici le pont qu'il nous fallait pour monter à bord À L'ABORDAGE !"
 

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Aborda13

Bien sur sous la violence de l'attaque les américains tentent de résister, mais sans conviction et immédiatement ils se rendirent !
Je vis alors le Mercury virer de bord et venir au secours de la Louisia, il nous lâchât une bordée de tous ses canons de bâbord, mais sans nous atteindre !
 
Nicolas affolé :
"Robert, vite le Mercury va nous couler bas ! on doit se dégager !"
"Bon dieu, mais tu as raison ! Mais ainsi bloqués dans la Louisia, on ne peut pas bouger !
"Bon  reste ici avec 10 hommes et boucle tous les prisonniers dans la cale, je vais aller m'occuper de ce gaillard !".

Je laissais donc mon frère avec l'équipage de prise sur la Louisia et repartais sur la Clarisse...
Arrivé sur la Clarisse :
 
"Sciez le beaupré au ras et tranchez tous les cordages, c'est fait alors bâbord amures, pare à gouverner et droit sur le Mercury !".
 
Mais honte à lui ! Sans plus insister voila que le Mercury file sans laisser son reste !
 
"OH Nic, prend le commandement de la Louisia et part vers Port-Louis, avant envoie moi de quoi réparer la Clarisse".
 
Ayant réparé mieux que mal je repartis vers le golfe du Bengale, ayant capturé quelques vaisseaux de moindre importance, comme un petit Brick à qui je ne prélevais sur sa cargaison que quelques sacs de grains pour nourrir mes hommes. En échange celui-ci prit à s son bord les prisonniers Américains.
 
Je ralliais l'Isle de France le 11 février 1800 avant mon frère.
 
Mon bilan s'est établi alors à 19 navires capturés, la vente des cargaisons se chiffrant à environ treize millions, dont huit irent à Mr Cossin l'armateur, et le reste à l'équipage de la Clarisse.
Six mois d'une aussi rude campagne obligèrent la Clarisse à passer au radoub. Son désarmement en fut la conséquence obligatoire, et l'équipage dut chercher un autre embarquement, sans trop se presser, la raison en est qu'il leurs fallut
 le temps de jouir largement de leurs parts de prises.
 
 
Citation :
NOTA : Nicolas Surcouf, dont la réputation s'est établie à l'Isle de France, où il est considéré comme l'émule de son frère, ne rembarquera pas avec ce dernier, car on lui offrit le commandement d'un petit brick corsaire, l'Adèle. Sans vouloir attendre ce que décidera Robert, impatient et peut-être fier d'être, enfin, capitaine à son tour, il appareilla dans le courant du mois de mai 1800, en croisière vers le golfe du Bengale. Le malheur s'abatit sur lui, car, en brumaire (novembre 1800), pris par un brick de guerre anglais, il fut expédié avec son équipage sur les pontons. Pour la deuxième fois, il revivra les années d'une dure captivité.

 
Quant à moi j'eus droit de cité en l'île et dans la ville de Port-Louis, devenue Port-Napoléon. J'eus la chance d'y être populaire et admis dans la haute société que j'avais contribué à enrichir.(2)
 

******

(1)-Un abordage : Dès que le tambour bat la générale et que les sifflets des maîtres d'équipage donnent le signal du "Branle-bas de combat", les marins garnissent les bastingages de sacs et de hamacs roulés destinés à amortir la mitraille. Les coffres d'armes sont ouverts et celles-ci distribuées : chacun se munit d'une hache d'abordage, d'un sabre, d'un pistolet à crochet, d'une pique de quinze pieds, ou d'une espingole tirant six balles à la fois. Les gabiers s'installent dans les hunes avec des paniers de grenades. Les tireurs d'élite se juchent sur les vergues et dans le canot pendu aux porte-manteaux de poupe. Quant aux quartiers-maîtres, munis de grappins, ils se placent sur les porte-haubans, pour amariner le vaisseau ennemi.
 

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Armes10
En même temps, toutes les ouvertures sont aveuglées, sauf les sabords à canon, et les panneaux fermés. Partout, de grandes bailles et des seaux; remplis d'eau sont disposés pour éteindre les incendies éventuels. On place près des canons des garde-feux remplis de gargousses et de boulets.
 
Le chirurgien du bord attend les premiers blessés à l'abri de la dunette. Tous les Inutiles (cuisiniers, commis, cambusiers, etc.) sont chargés d'approvisionner les combattants en munitions et d'enlever lés blessés.
 
Les basses voiles sont alors carguées, et les bonnettes rentrées, de façon à dégager le pont et à ne pas gêner le tir. Le vaisseau ne garde qu'une voilure maniable et peu encombrante. Enfin, après une distribution générale d'eau-de-vie, le pavillon national et la flamme rouge d'abordage montent en tête des mâts, assurés d'un coup de canon. Tout est prêt, le combat peut commencer !

-----------------
(2)-NOTE : On le considère alors Surcouf comme le sauveur de l'île, dont il rend inefficace le blocus par les Anglais. A vingt-sept ans, célèbre par ses exploits, il a, en lui-même, une confiance extraordinaire. Il ne doute pas de ses moyens, encore moins de sa chance : deux forces qui mènent loin. Ce grand jeune homme au visage bronzé, corpulent et donnant l'impression d'un solide marin,. est d'une gaîté exubérante. Jovial, il tutoie facilement, accepte le tutoiement, aime vivre bien et largement. Riche, il dépense aisément ; cordial et simple, il invite de bon cœur et désire qu'on le sache ; sympathique dès l'abord, il corrige ainsi son accueil, effleurant parfois la vulgarité, d'une rondeur apparemment exagérée. Autoritaire, il sait imposer sa présence, et, quand il le faut, il se montre brutal. Rapide dans ses discussions d'affaires, il tranche, taille, exige et réussit. Connaissant sa propre valeur, il prétend incarner, pour sa part, l'honneur de la France en guerre : cela compte dans le haut sentiment qu'il a de lui-même. A cause de sa jeunesse, en disproportion avec son expérience de la mer et sa connaissance des hommes, on le recherche, on le sollicite, on est flatté de l'avoir pour ami. Reçu dans les meilleures familles, on se répète ses spirituelles saillies, terriblement mordantes. On s'étonne de leur justesse, de leur à-propos, de leur vigueur, et on les enregistre. 
Nous en donnons pour preuve celle qu'il lance, certain jour, à un capitaine anglais séjournant à Port-Napoléon et prisonnier libre en attente d'échange. L'officier déclarait que les marins français, gens de rapine, ne se battaient qu'en vue d'opérations fructueuses, mais jamais, comme les Anglais, pour la gloire et pour l'honneur. Sur quoi Surcouf. prenant la parole, lui rétorque, du tac au tac, qu'en admettant que cela soit vrai, chacun se bat pour acquérir ce qui lui manque ; réminiscence de la réponse de l'ancêtre Duguay-Trouin au Comte d'Insprùck. 
Nul n'ignore qu'il croit en sa chance, et l'on y croit avec lui. Dans la marine, on apprécie sa valeur personnelle. Les armateurs en course le savent.
 
 
J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
PERRIN  : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
PHÉBUS : Louis Garneray Corsaire de l République.
IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.
 
Chapitre 8 : A suivre d'autres exploits de ma célèbre Confiance ! Mais ça c'est une autre histoire !..

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MessageSujet: Re: LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES   LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Icon_minitimeLun 19 Fév - 12:21

Le bonjour vous va Tertous,

Le bonjour vous va Tertous,
je me suis demandé si je devais continuer à publier la vie du Surcouf de mon enfance, comme pour moi cela correspond à un décrassage de cerveau, je continue !

ROBERT SURCOUF.


Citation :
né le 12 décembre 1773 à Saint-Malo et mort le 8 juillet 1827 à Saint-Servan, est un corsaire et un armateur français. Un récit parsemé de vérités l'est aussi de légendes. C'est normal pour un tel homme.

Chapitre 8

On débute avec la vue d'un magnifique trois mats qui cingle vers la cote a une allure prodigieuse, 18 sabords à canons ornent ses flancs.

LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Confia19
MAQUETTE DE LA CONFIANCE MUSEE QUIC EN GROIGNE
LA VIE DE SURCOUF ROI DES CORSAIRES Confia20

je me dis en le regardant à la longue vue qu'un tel navire rendrait un corsaire heureux !
Précisément, ce beau navire corsaire vient d'arriver au port.
Magnifique trois-mâts bordelais, son armateur, M. Comte, l'a expédié à l'Isle de France en aventurier, c'est-à-dire en bâtiment armé et porteur d'une cargaison de commerce qui, naviguant sans escorte, court l'aventure, le risque et les hasards des mauvaises rencontres de mer.

Sa traversée fut exempte d'accident, et la "Confiance", tel est son nom, fait l'admiration des marins et des connaisseurs ; elle est l'objet d'interminables palabres avec ses cosignataires, MM. Tabois-Dubois, qui s'en montrent passablement fiers et qui songent à l'utiliser pour la course.
Je dis à la cantonade :

"En tout cas celui qui commande un tel vaisseau est un homme heureux !"
J'entends derrière moi une voix que je ne tarde pas à reconnaitre / Mr Tabois.
"Voulez vous être cet homme Mr Surcouf ?"
"Quoi que voulez vous dire Mr Tabois ?"
"eh ce navire m'est envoyé par Mr Comte avec mission de le confier au meilleur des capitaines, de plus il dispose de tous les derniers aménagements. (1)!"
"mais je ne puis? car je suis engagé auprès de ces Messieurs..."
ceux-ci me dégagèrent de tout engagement en me disant qu'ils de piètres amis s'ils m'empêchaient de prendre la direction de cette beauté !
Immédiatement Mr Tabois me demanda d'en prendre le commandement et de réunir l'équipage !

Voilà c'est dit : je commanderais la "Confiance"
Je vais choisir mon état-major :
Drieux, comme second qui remplace mon frère Nicolas (2) ; Louvel, Desvaux, Dumaine de la Joserie, Lenouvel, chirurgien, tous Malouins de mes amis.
Et aussi trois jeunes enseignes : Fournier, Roux, Vieillard.
En qualité de maître d'équipage, Gilbert, un ancien de la frégate la "Preneuse"..

Un quatrième enseigne fut embarqué à titre d'aide de camp à savoir : Garneray (3), qui m'a été présenté à lors d'une soirée chez les consignataires Tabois-Dubois

Chaque matin, l'aide de camp me rendit visite et m'accompagnant dans mes diverses démarches.
Et je ne tardais pas à l'apprécier !

Désireux de préparer ma campagne avec le plus de chances possibles, et pour cela d'être renseigné rapidement et exactement sur les mouvements de la navigation anglaise dans l'Inde, je cherche alors m'attacher deux espions d'importance :
- le consul de Danemark à Port-Napoléon, où il habite tout près de la Grande Église,
- un capitaine marchand de même nationalité.

Au premier, je proposais de nantir le second de lettres d'expédition lui permettant de se rendre à Batavia. De remonter le détroit de Malacca, puis de couper le golfe d'est en ouest, en visitant les côtes de Coromandel et de Ceylan. Ensuite, d'aller m'attendre en un lieu que je luis ai fixé, lorsque mon navire sera à vingt-cinq lieues au nord de cette île.

Protestations assez molles du consul se refusant à trahir l'Angleterre, hésitations du capitaine, père de famille. Discussion rapide, pour la forme je fixais moi-même le prix de l'espionnage du capitaine et celui de la trahison du consul.
Tout se régla en quelques phrases cinglantes de ma part avec de moins en moins de réticents de leurs parts.
Si bien qu'en sortant de cet entretien, je proclamais en allumant mon cigare :


Citation :
"J'ai remarqué une chose : c'est qu'en affaires je me suis toujours bien trouvé de ma brusquerie et de ma raideur ; avec cela, je venais à bout de tout."



Or, l'armement de la "Confiance" était en très bonne voie et le départ fixé à la deuxième quinzaine d'avril.
Je comptais embarquer cent cinquante hommes, dont je n'avais encore qu'un nombre très insuffisant.
(Parmi ceux qu'on appelait "Frères de la Côte", tous réputés pour leur intrépidité autant que pour leur peu de moralité et leur absence de scrupules.)

Mais je m'y pris trop tard car Il se trouvait, en effet, que le capitaine Dutertre embauchait, lui aussi, pour le "Malartic" et qu'il avait déjà sur son rôle la plupart des meilleurs "Frères". (4)

A cette nouvelle, j'entrais dans une violente colère. En effet la surenchère me répugnais ; et jamais je ne m'y suis abaissé ! Et pour ce faire il fallait ruser, j'allais donc en ville et recrutais une soixantaine de créoles et d'étrangers, leurs ayant remis à chacun 2 piastres pour aller au bureau de la marine s'inscrire sur mon navire en prenant les noms de matelots que je voulais enrôler !

Le commissaire ne se doutant de rien valida toutes ces inscriptions.

Quelques jours passèrent et les vrais matelots, portés à leur insu sur le rôle de la "Confiance" furent mandés au bureau où Ils éclatèrent en fureur lorsqu'ils apprirent qu'ils y étaient engagés sans le savoir.
S'agitant, vociférant avec un commissaire qui exagérait volontairement la situation, (d'accord avec moi...) Les menaçant de les faire conduire dans sa "maison de campagne", (la prison).
Le grilles du commissariat furent fermées, la troupe appelée. C'est le moment que je choisissais alors pour intervenir en médiateur.
Je suppliais le commissaire de surseoir à ses menaces pendant dix minutes, temps qu'il employa à faire comprendre aux "Frères de la Côte" quel tort ils se faisaient en refusant d'embarquer avec moi qui allais leur verser, immédiatement, un supplément de cinquante piastres sur les avances reçues de Dutertre.
Une quarantaine de matelots acceptèrent immédiatement ; les vingt autres demandant réflexion jusqu'au lendemain.

Citation :
Et là ce fut au tour de Dutertre à devenir furieux. Il annonça alors que son état-major ne comporterait que douze officiers, alors que moi en comptait trente, car douze officiers devraient suffisent pour conduire les prises et faire le service du quart à la mer.
Outre cela, il déclara qu'à bord du "Malartic", capitaine, officiers et matelots toucheraient la part de prise à égalité. De tels arguments et de si belles promesses eurent un prodigieux succès. La victoire alla vers Dutertre.

Alors j'adoptais bêtement la grande résolution, celle que Dutertre et moi nous étions promise au moment notre stupide querelle en pleine mer : le duel à mort qui terminerait le débat.

Ce duel devant avoir lieu au Champ de Mars, et, pour le légitimer aux yeux de la population déjà mise au courant de l'histoire qui la passionnait, nous devions nous rencontrer le soir précédent au Grand Café, où nous nous provoquerons.
Nous étions présents à l'heure dite. Mais, à cet instant, parut un aide de camp du gouverneur, qui nous "invita" à l'accompagner à la résidence du gouverneur qui nous y attendait !
Dès que nous furent en sa présence, il nous a démonté sans peine que notre conduite était répréhensible, même coupable en de telles circonstances de guerre.
Au moment où la France avait besoin de tous ses défenseurs, deux de ses meilleurs enfants songeant à se tuer ! Le général s'opposa bien sur au duel. Ses arguments, son émotion, la gravité triste de cet homme si chargé de lourdes responsabilités et qui lui, de surplus, étant au déclin de sa vie, nous touchèrent profondément.
Puis il nous expliqua bien simplement, qu'au lieu de se combattre nous n'avions qu'à tirer au sort, parmi les cent soixante "Frères de la Côte" encore disponibles, les noms des quarante ou soixante qui nous étaient indispensables.

Lorsque nous sortîmes de sa résidence bras dessus, bras dessous et nous fumes accueillis par des vivats. La foule de nos amis était là, manifestant sa joie ; celle des matelots, riches de leurs avances, fit chorus. Et tout ce monde heureux déambula en chantant dans les rues.

La "Confiance" était prête à partir avec ses cent soixante matelots, tous Européens. S'y ajoutant vingt-cinq volontaires détachés du bataillon de Bourbon recruté pour la défense de l'île, et dont les éléments étaient habituellement prélevés pour servir sur les bâtiments de l'État, ou les corsaires. La domesticité du bord étant assurée par des noirs.
Le navire mouillé à la Pointe aux Forges.

Précédemment, le pilote Le Goff - un ancien du temps du bailli de Suffren - l'avait conduite en grande rade pour y recevoir ses poudres et embarquer son équipage. Enfin, sonna l'heure. Je pris congé du général Malartic.
Ce congé, hélas ! était un adieu, car le gouverneur n'avait plus que trois mois à vivre.

Je m'étais rendu de bonne heure, à mon bord. A mon canot m'avaient escorté ceux des amis qui allaient dîner avec moi
Drieux me rendit compte que tout était paré pour l'appareillage. J' ordonnais alors de tirer le canon pour appeler les matelots retardataires, afin qu'ils se hâtaient de rallier la "Confiance".
Il semblait qu'à terre, ce jour là soit la fête locale.

A trois heures de l'après-midi, Je montais sur le banc de quart ; mes yeux parcoururent tout le pont et les gaillards, où chacun était à son poste. L'instant était, à la fois, solennel et émouvant, car personne n'ignorait que l'espionnage avait renseigné les Anglais de Calcutta, dont les croiseurs se préparaient à s'emparer du navire et de son équipage : gibier promis aux pontons.

Encore un coup de canon pour saluer les couleurs qui montaient... En ville, les fenêtres étaient garnies : on voulait voir partir la "Confiance".
Les stridents sifflets des maîtres vrillèrent l'air, auxquels répondirent les cris et les chants des matelots orientant les voiles que gonflait la brise. La "Confiance", docile et impatiente, commença de traverser la baie ; elle traînait en remorque les canots des amis.
En vue de la Grande-Rivière, où s'étageaient les jolies villas de la banlieue de Port-Napoléon.

Je m'écriais : "A terre tout le monde !"

C'était l'ordre, pour tous ceux qui n'étaient du bord, de débarquer, Sans rémission, on ramena les embarcations que remplissaient les visiteurs ; les adieux furent abrégés, les souhaits une dernière fois échangés, les mains se tendant... Les canots débordant aux chants des noirs rameurs...

La "Confiance" resta seule en mer et, rapidement, elle vogua vers son destin et le mien !.




(1) La "Confiance" est construite à coffres, c'est-à-dire que les bordages intérieurs de la membrure : les vaigrages, longitudinaux et diagonaux, sont séparés par des espaces, les coffres ; rareté qu'une si luxueuse construction. Sans compter que l'aménagement ne laisse rien à désirer sous le rapport du confort des cabines. Les postes de l'équipage, eux-mêmes, sont dotés de toutes les améliorations possibles, ce qui est de nature à attirer les matelots. Déjà on félicite Surcouf avant que son acceptation ne soit connue,, car nul ne doute qu'il consentira à prendre le commandement de ce bateau d'une élégance raffinée.

(2) : : Nicolas Surcouf, dont la réputation s'est établie à l'Isle de France, où il est considéré comme l'émule de son frère, ne rembarquera pas avec ce dernier, car on lui offrit le commandement d'un petit brick corsaire, l'Adèle. Sans vouloir attendre ce que décidera Robert, impatient et peut-être fier d'être, enfin, capitaine à son tour, il appareilla dans le courant du mois de mai 1800, en croisière vers le golfe du Bengale. Le malheur s'abatit sur lui, car, en brumaire (novembre 1800), pris par un brick de guerre anglais, il fut expédié avec son équipage sur les pontons. Pour la deuxième fois, il revivra les années d'une dure captivité.

(3) Garneray : Fils d'un peintre parisien, le jeune Garneray, artiste lui-même, est marin depuis l'âge de treize ans et demi. Il a seulement dix-sept ans qu'il s'est déjà fait remarquer par sa bravoure et son endurance : 11 n'y a pas un an, il aborda l'Isle de France à la nage, fuyant son navire la "Preneuse", incendié par les Anglais. Sa surprise et sa joie sont grandes d'être mis en présence du fameux Surcouf qu'il ne connaît que de légendaire réputation. Tout de suite, Surcouf l'a tutoyé et l'a invité à trinquer et l'a attaché à sa personne. Garneray est aussi fier de cette familiarité que d'embarquer sur la "Confiance", qu'on appelle "l'Apollon de l'Océan" à cause de la perfection de ses formes, et qui sera armée de dix-huit canons.

(4) On se souvient que Dutertre et Surcouf, d'abord excellents camarades, avaient décidé de régler leur compte, ouvert depuis qu'un malencontreux déjeuner en mer s'était terminé par une violente querelle.
Nota : Les deux Bretons se valent ; mais Dutertre, de famille lorientaise et natif de Port-Louis, y est davantage populaire que Surcouf dans le petit personnel presque tout entier lorientais. Son prestige est grand aux yeux de ses compatriotes, car son existence de marin se borne à deux fondements : amour forcené de son métier, haine féroce de l'Anglais. Pour le reste, il est indifférent à tout et dédaigne l'argent dont il n'a aucun besoin : un indépendant dans l'absolu du terme. Ce capitaine, d'ailleurs, mène la même existence que ses matelots ; il mange à leur gamelle en témoignage de l'amitié qu'il leur porte.



J'ai fait appel pour m'aider aux éditions suivantes :
DUPUIS : Surcouf roi des Corsaires.
PERRIN : Livre de Michel Héruber : Surcouf.
HACHETTE : Histoire de Robert Surcouf par CH.Curnat.
GEDALGE : Surcouf.
PHÉBUS : Louis Garneray Corsaire de l République.
IVRESSE DU LARGE : Louis Garneray Voyages aventures et combats.
OMNIBUS : Moi Garneray artiste et corsaire.

Chapitre 9 : A suivre d'autres exploits de ma célèbre Confiance ! Mais ça c'est une autre histoire !..

A suivre si...

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